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Le processus de deuil : transformer la douleur en résilience.

Le deuil est un état de perte. Elle peut être la perte d’une personne qui vous est chère, d’un état de santé, la perte d’une situation importante, ou même la perte de valeurs et repères auxquelles nous sommes attachés.

Faire le travail de deuil correspond au cheminent que vit une personne exposée à cette perte.

À l’origine, le terme «Deuil» détient la même racine latine que le mot «douleur» venant de «dolus». Ce qui revient à dire que «faire son deuil» c’est «passer à travers de sa douleur».

Elizabeth Kübler-Ross fut la première psychologue a abordé le travail de deuil. Auteure du livre «les derniers instants de la vie», elle décrit le deuil en 5 étapes successives. À la toute base, son travail s’est réalisé sur une population de personne en perte d’un état de santé, les amenant vers une phase terminale. Puis, ses concepts ont été transposés sur d’autres situations vécues au plan professionnel ou sentimental.

«Faire le deuil». Bien souvent on entend dans cette expression «il est temps de passer à autre chose». Voir les choses ainsi c’est se désavouer l’importance de l’épineuse traversée de la douleur dans ce processus particulier.

Un professionnel de la relation d’aide peut être un·e bon·ne allié·e dans l’accompagnement du deuil. Il ou elle saura être vigilant·e à ne pas nier cette douleur, ce qui serait agir à contre-courant d’un processus intérieur essentiel à la personne endeuillé. Et, saura également ne pas advenir dans l’utopie de la «douleur salvatrice».

Voici une description des différentes étapes du deuil:

Initialement 5, les recherches sur le sujet en révèleront finalement 7.

Cela-dit, petite nuance, selon les personnes, ces étapes peuvent être vécues différemment que dans l’ordre proposé ci-dessous.

Aussi, il faut avoir l’image des vagues en têtes. Plus elle vient de loin, plus elle est profonde, et lorsqu’elle s’approche de la rive elle perd en intensité et vient s’effacer sur le sable.

Le processus de deuil fait plusieurs vagues sur le temps: une première grande vague traversant les 7 étapes, puis une seconde moyenne, puis une petite aussi, traversant les étapes mais à intensité différente.

La personne peut revivre certaines étapes avec une intensité varié sur la ligne du temps. Ces retours en arrière font partie du travail de «tourner la page».

Etape 1 – Le Choc : Le choc est une interaction violence qui laisse la personne sans émotion apparente. Elle est «sidéré» par l’information reçue.

Etape 2 – Le Déni : La personne est dans le refus de croire l’information. Cette étape peut durer plus ou moins longtemps. Certaines personnes peuvent s’enfermer dans cette étape comme un «refuge». C’est une période de contestation. Le rejet de l’information fait place à une discussion intérieure ou/et extérieure.

Etape 3 – La colère : Arrivée ici, la personne va se confronter avec les faits. Ceci peut occasionner une posture de révolte, aussi bien vers soi-même qu’envers les autres, avec parfois des envies de vengeance et beaucoup de pensées contradictoires. C’est aussi une phase qui peut prendre la tournure de marchandage. La colère peut aussi être vécu en interne : la personne alors s’enferme dans un mutisme.

Etape 4 – La tristesse : La prise de conscience de la perte amène à un sentiment d’impuissance, et donc de tristesse. La personne perd sa joie de vivre, peut se retrouver jusqu’à un état dépressif. Elle peut s’isoler, avoir une baisse d’estime de soi.

Etape 5 – La résignation : C’est l’abandon de cette lutte. La personne semble avoir tout essayé pour revenir à la situation perdue, peut avoir le sentiment d’avoir tout essayé pour revenir à la situation perdue. Elle agit maintenant au gré des circonstances. Exemple «Il faut vivre avec».

Etape 6 – L’acceptation : Dans cette étape, la personne accepte la perte. En l’acceptant, elle est capable de garder les beaux moments mais aussi les moins bons. Elle commence à prendre une distance saine avec la situation. Elle reprend confiance en elle, se revoit capable de se projeter dans l’avenir. Exemple : «J’y pense encore parfois, mais je m’en sors».

Etape 7 – La reconstruction : Au delà de l’acceptation, progressivement la personne se reconstruit et réorganise sa vie. Cela peut se sentir dans son rapport à soi et aux autres. Cette étape amène à mieux se connaître. Le sentiment de fragilité a laissé place à du renouveau.

Combien de temps dure un deuil?

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C’est une question très délicate à laquelle on est tenté de répondre à première vue; «ça dépend»… Réponse bien trop vague. 6 semaines, 6 mois, 6 ans, toute une vie? Il est question de cicatriser ici une blessure psychique. Telle une plaie sur la peau… tout dépend de comment on en prend soin, de notre système immunitaire.. le processus de deuil s’enclenche pour nous aider à «cicatriser». À chacun son rythme.
Le rituel permet de donner un sens symbolique à l’évènement vécu. En faisant un rituel, on crée un espace confortable et non jugeant pour accueillir notre douleur.

Il permettre l’émergence des émotions, libérer la parole, les colères, de laisser partir, faire l’apprentissage de la séparation, de nommer ses regrets et faire l’expérience du pardon. Il aide à s’ancrer dans l’ici et maintenant.
Ça peut être l’écriture d’une lettre qu’on va par la suite brûler, une marche en forêt en conscientisant le fait de laisse sa souffrance à la terre, ça peut être un objet symbolique qu’on laisser partir (un bâton de bois) dans une rivière. C’est une manière très intime et personnelle de se relier à la situation de perte.